Harcèlement scolaire : adopter une nouvelle posture pour protéger les enfants et adolescents
Le harcèlement scolaire touche de nombreux enfants et adolescents et demeure une problématique majeure. Pourtant, certaines interventions traditionnelles, bien qu’intentionnées, peuvent renforcer les dynamiques de harcèlement, notamment lorsqu’elles alimentent le rôle de victime.
Je propose ici une réflexion sur l’importance de transformer la posture de l’enfant ou de l’adolescent harcelé, en prenant en compte les mécanismes du triangle dramatique de Karpman.
Comprendre le triangle dramatique de Karpman dans le harcèlement scolaire
Le modèle du triangle dramatique de Karpman identifie trois rôles dans une dynamique de conflit :
1. La victime, qui subit le harcèlement.
2. Le persécuteur, qui exerce le pouvoir.
3. Le sauveur, souvent un adulte intervenant pour aider.
Dans le contexte du harcèlement scolaire, ces rôles sont fréquemment attribués : l’enfant ou l’adolescent harcelé est la victime, le harceleur devient le persécuteur, et l’adulte (enseignant, parent) joue le rôle du sauveur.
Cependant, lorsque l’adulte intervient directement comme sauveur, il risque involontairement de figer l’enfant dans son rôle de victime. Cette dynamique peut paradoxalement renforcer le sentiment de vulnérabilité de l’enfant ou de l’adolescent et exacerber le comportement du harceleur, qui voit dans cette posture une validation de son pouvoir.
Une approche centrée sur l’autonomie : changer la posture de la victime
Pour enrayer le cercle vicieux du harcèlement, il est essentiel d’aider l’enfant ou l’adolescent à sortir du rôle de victime en travaillant sur sa posture et sa perception de lui-même.
1. Mobiliser les ressources personnelles de l’enfant ou de l’adolescent
Chaque enfant possède des atouts qui, une fois valorisés, peuvent lui permettre de mieux faire face au harcèlement. Par exemple :
• Renforcer ses qualités individuelles : courage, créativité, esprit d’analyse.
• Identifier des soutiens : amis, activités scolaires ou extrascolaires, adultes bienveillants.
2. Développer des compétences d’affirmation de soi
Les thérapies brèves offrent des outils concrets pour aider les enfants et adolescents à répondre au harcèlement de manière assertive :
• Apprendre à dire “non” avec assurance.
• Développer des techniques de communication pour désamorcer les attaques.
• Créer un environnement intérieur solide, basé sur des croyances positives sur soi-même.
3. Redéfinir le rôle de l’adulte
L’adulte doit passer du rôle de sauveur à celui de facilitateur, guidant l’enfant sans s’imposer dans la résolution. Cela implique :
• Soutenir l’enfant dans l’élaboration de ses propres solutions.
• Encourager une prise d’autonomie face aux défis.
• Proposer un espace de parole sécurisant où l’enfant ou l’adolescent peut exprimer ses ressentis sans jugement.
La prévention : une étape clé contre le harcèlement scolaire
Travailler sur la posture de la victime ne signifie pas minimiser l’importance d’agir contre les harceleurs. Mais en responsabilisant les enfants et adolescents face à ces situations, on réduit considérablement l’impact psychologique du harcèlement.
L’objectif est de renforcer leur confiance en eux et leur résilience, tout en créant un environnement scolaire plus sain. En tant que parents, éducateurs ou thérapeutes, nous avons le pouvoir d’intervenir différemment, en aidant les jeunes à retrouver leur autonomie et leur force intérieure.Découvrez comment changer la posture des enfants et adolescents harcelés peut briser le cycle du harcèlement scolaire. Une approche innovante basée sur l’autonomie et le triangle dramatique de Karpman
Conclusion
Le harcèlement scolaire est une réalité complexe, mais il existe des solutions pour briser les schémas destructeurs. Changer la posture de l’enfant ou de l’adolescent harcelé est une approche prometteuse, permettant de transformer une dynamique toxique en une opportunité de croissance personnelle.
Mots-clés : harcèlement, adolescent, enfant, scolaire